Ted Serios, un adepte moderne de la psychophotographie, a été soumis à une étude poussée en laboratoire au début des années 1970. Travaillant dans un hôtel de Chicago et n’ayant qu’une éducation rudimentaire, Serios s’est montré capable, apparemment, de produire des effets psychophotographiques, dans les conditions contrôlées de deux laboratoires.
Une étude a été réalisée, par Jule Eisenbud, à l’Université de Denver, et a été publiée dans le Journal of the American Society for Psychical Research. Au cours d’une série de tests, Serios fut apparemment capable d’impressionner une pellicule, par le seul moyen de sa psyché. L’objet de l’expérience consistait pour Serios à tenter de faire apparaître, sur des épreuves Polaroïd, une image de véhicules, par exemple des locomotives à vapeur. Les pellicules, placées dans deux appareils Polaroïd, furent exposées, une image à la fois, sous la direction de Serios. Celui-ci fixait l’appareil à travers un petit cylindre de papier noir d’environ trois centimètres de diamètre. De temps à autre, il signalait à un expérimentateur d’appuyer sur l’obturateur.
Sur les 117 clichés pris, huit images rappelant des véhicules (par exemple des vélomoteurs) furent obtenues. Dix « blackies » apparurent aussi; il s’agit d’épreuves complètement noires. Elles aussi indiquent que quelque chose d’inhabituel s’est produit, car, en temps normal, une image de Serios regardant l’objectif aurait dû apparaître sur le cliché.
Un autre compte rendu est venu des Dr Ian Stevenson et J. Gaither Pratt, qui ont conduit deux études séparées avec Serios, à l’Université de Virginie, et ont réussi à reproduire les observations d’Eisenbud. Lors d’une session, Serios affirma qu’il tenterait de projeter sur la pellicule un endroit de Monticello, la maison de Thomas Jefferson. Sur soixante six essais, furent obtenus plusieurs « blackies » et six images représentant toutes une structure évoquant des colonnes ou des barreaux de cage. Selon les chercheurs, l’une de ces images ressemblait à un quartier de Monticello.
J .G. Pratt commente ainsi son travail et celui de Stevenson, avec Serios :
« Si Ted est un fraudeur, il aurait suffi d’un seul acte maladroit, d’une défaillance dans sa manigance, pour le démasquer. Or, le fait est que, parmi tous les témoins des réussites de Ted, il ne s’en est trouvé aucun pour rapporter quelque observation directe condamnant l’interprétation paranormale. Cet aspect de ce cas mérite une considération sérieuse, et est suffisant, à mon avis, pour justifier une poursuite de l’investigation scientifique, que ce soit sur Ted Serios en particulier, ou sur la psychophotographie en général »
Après avoir achevé les quatre études expérimentales décrites ci-dessus, Serios cessa soudain toute production d’images. Aujourd’hui (en 1980), il aurait recouvré en partie sa faculté et serait de nouveau testé par le Dr Eisenbud, à l’abri des journalistes et du public.
Si le phénomène de psychophotographie est réel, il est probable que ceux qui en sont capables utilisent leur propre capacité psiThouless et Wiesner ont introduit en 1942 lexpression "Phénomène psi" (et non "psy"), de la lettre grecque Psi, qui se voulait un terme neutre simplement destiné à désigner le "facteur inconnu" dans les expériences de parapsychologie, en opposition avec les communications sensori-motrices habituelles. On utilise ainsi le terme psi comme signifiant de façon générale une communication anormale avec lenvironnement (perceptions extra-sensorielles ou psychokinèse). On utilise fréquemment en parapsychologie les expressions de sujet psi, de perceptions psi et de phénomènes psi. pour le produire. S’agit-il de quelque type d’énergie capable d’orienter les particules de la pellicule photographique pour y faire apparaître des images cohérentes ? Ou bien encore de la création d’une forme invisible devant les lentilles de l’appareil, qui se trouverait alors véritablement photographiée et viendrait impressionner la pellicule? En dépit de la somme de travail déjà réalisée, sur la psychophotographie, les chercheurs ne sont parvenus à aucune conclusion générale, quelle qu’elle soit.
Publications scientifiques :
J. Eisenbud, « Two Camera and Television Experiments with Ted Serios », JASPR, 64 (1970) : 261-276.
Lors d’une session effectuée dans un studio de télévision, Serios a produit onze images avec le magnétoscope, aucune ne présentant un rapport avec la cibleDans lESP, lobjet ou lévénement que le récepteur cherche à deviner (cartes-cible, image-cible, sites-cible) ; dans la PK, lobjet, le processus ou le système que le sujet cherche à influencer (système-cible : souris, GNA, dés, etc.).. Lors de ces tentatives, Serios tient en main un tube de papier, d’environ 4 cm x 2,5 cm, qu’il prépare devant les expérimentateurs, les autorisant à tout moment à les examiner. Ses résultats, tout spécialement avec le magnétoscope et des appareils photographiques dépourvus de lentilles, nécessiteraient un apparareillage complexe s’il devait les obtenir en fraudant.
I. Stevenson and J.G Pratt, « Exploratory Investigations of the Psychic Photography of Ted Serios », JASPR, 62 (avril 1968) : 103-129 ; et « Further Investigations of the Psychic Photography of Ted Serios », JASPR, 63 (octobre 1969): 352-364.
Les appareils photographiques Polaröid, la pellicule, enfin le tube de papier utilisé par Serios, furent l’objet de contrôles très stricts. Lors du second test, on introduisit des procédures de surveillance toute particulières du tube de papier. Du grand nombre d’essais effectués, on obtient quelques « blackies », une image, et plusieurs autres clichés pouvant être considérés comme anormaux. Ces résultats, bien que moins manifestes que ceux des tests précédents, furent considérés comme significatifs par les expérimentateurs, qui pensent avoir éliminé toute possibilité de fraude. Ils semblent donc confirmer les découvertes sur Ted Serios, faites par Jule Eisenbud, à Denver.