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Science, recherche sur le paranormal et croyances irrationnelles : quel est le lien ?

Science, recherche sur le paranormal et croyances irrationnelles : quel est le lien ?

Mémoire soutenu à l’université de Dublin, par Marie-Catherine Mousseau, en 2000

L’idée de ce mémoire vient d’un article polémique écrit par un historien et professeur de philosophie français, Bertrand Méheust et paru dans Alliage (1996). Ses affirmations étaient alors les suivantes (elles concernent essentiellement la situation en France) :

A la fin du 19ième siècle, les phénomènes paranormaux étaient couramment étudiés et débattus par les scientifiques les plus renommés (l’astronome Camille Flammarion, les physiciens William Crook et Oliver Lodge, les prix Nobel Charles Richet, Pierre et Marie Curie,…). Les débats étaient intenses et de haut niveau. Leurs travaux étaient généralement publiés dans des journaux prestigieux. Ce champ d’étude était appelé  » métapsychique « .

Aujourd’hui, les questions qu’ils avaient soulevées sont complètement ignorées par la communauté scientifique. Ses représentants prétendent que le débat est clos et le considèrent démodé et ridicule. C’est devenu une sorte de « tabou », « un des plus puissants interdits des temps modernes ».

Selon Bertrand Méheust, le débat n’a jamais été soldé. Cette attitude a conduit à une prolifération de littérature et de programmes bon marché, dont le niveau n’a rien à voir avec celui qu’il était un siècle plus tôt. En fait, cette situation avait été prédite par les théoriciens qui ont étudié le somnambulisme magnétique « en effet, ils pensaient que si l’on refusait d’intégrer dans la pensée rationnelle haut de gamme les faits étranges du somnambulisme magnétique [..] on risquait de provoquer un retour de la superstition, de voir revenir les anges et les esprits, et d’aller ainsi au-devant d’une situation incontrôlable. ». C’est exactement ce qui s’est produit.

En résumé, l’idée de B. Méheust consiste à dire que l’étude du paranormal est totalement ignorée et rejetée (du moins en France), et que ce phénomène est responsable de l’accablante prolifération des croyances irrationnelles.

Le but de cette étude est de vérifier cette hypothèse en analysant la situation sur un plan international. Pour ce faire, je vais aborder les trois points suivants :

1) Existe-t-il, au plan international, une recherche sur le paranormal que l’on pourrait considérer comme étant scientifique ? En d’autres termes, est-ce que les intellectuels français ont raison de reléguer ce type d’investigations dans la catégorie pseudoscience ?

2) Comment les médias parlent-elles de cette recherche scientifique (si elle existe) ? Une comparaison sera établie sur la situation en France et au Royaume Uni.

3) Les croyances irrationnelles régressent-elles réellement lorsque les recherches dans le paranormal sont reconnues et communiquées au public?

Ces trois points feront l’objet des trois chapitres de cette thèse.

Le premier, qui vise à trancher entre science et pseudoscience (chapitre 1) constitue le point central. Cette question sera abordée au travers d’une analyse de la communication à l’intérieur de la communauté qui enquête sur les phénomènes paranormaux. Je mettrai principalement l’accent sur la parapsychologie, terme moderne correspondant à ce que Bertrand Méheust évoquait par « Métapsychique ». Le second point sera abordé par une analyse des articles de presse traitant de parapsychologie; le troisième par une estimation des croyances irrationnelles basée sur des études existantes. Ces deux derniers points seront confrontés pour la France et l’Angleterre, de manière à mettre en évidence une éventuelle corrélation entre les croyances irrationnelles et la manière dont la presse traite de la recherche en parapsychologie.

Téléchargez le mémoire de Marie-Catherine Mousseau au formart pdf [lisible grâce au logiciel gratuit [Adobe Acrobat Reader ]] :

MC_Rousseau_Master_Dublin_2000.pdf