But :
Etudier la phénoménologie de la connaissance à distance en état modifié de conscience.
A partir des variations individuelles, y a-t-il des éléments communs que l’on peut dégager ? Peut-on trouver des points communs et des différences entre la perception en état modifié de conscience et la perception ordinaire ?
Ambition plus lointaine : Avancer dans la compréhension de l’intrication des éléments objectifs et des contenus imaginaires dans les rêves lucides ou les OBE.
Principe :
Une petite installation est cachée dans une pièce de l’IMI, sur un thème donné, le thème variant tous les 2 mois. Il y aura une couleur dominante, des objets, des photos, éventuellement des sons ou des odeurs, etc.
Les participants volontaires sont invités à essayer de percevoir à distance des informations/impressions sur cette installation, par divers moyens, selon leurs facultés, préférences ou habitudes :
– Rêve lucide
– OBE
– Remote ViewingLe Remote Viewing (vision à distance) est une technique utilisée lors de protocoles de parapsychologie en vu d'étudier les perceptions extra-sensorielles. Les techniques de vision à distance ont pour origine les travaux de René Warcollier. Elle ont ensuite été développées au sein du programme de vision à distance commandité par la CIA dans les années 1970. Jusqu'en 1995, les chercheurs qui ont participé à ce programme se sont efforcés d'utiliser les techniques de remote viewing afin de tenter de développer des applications du psi, en particulier dans le domaine du renseignement.
– GESP s’appuyant ou non sur des supports
– méditation
etc., donc des moyens divers, sauf aller voir à l’IMI ou tricher !
Les participants devront :
Pour chacune de leurs tentatives ayant fourni des données, noter tous leurs ressentis, et pour chaque information, la façon dont elle est apparue à leur conscience, s’il y a eu une émotion associée ou non, etc.
Un questionnaire (facultatif) pourra aider à préciser ces ressentis, en particulier :
– état physique et mental, humeur
– activités en cours
– état de vigilance, état modifié de conscience
– sensations
– émotions
– associations d’idées
– niveau de sensation de réalité (sur 5)
L’état de conscience doit être mentionné à chaque fois, même si c’est la veille ordinaire, de façon à pouvoir ensuite effectuer des comparaisons.
Si le participant a l’impression d’avoir deviné le thème, il peut le mettre à la fin.
Hypothèses :
1) les informations seront plus conformes à l’installation si le sentiment de réalité lors de la « visite » virtuelle est plus fort
2) Des informations parcellaires seront plus fréquemment recueillies qu’une appréhension globale de la scène
3) Hypothèse secondaire : effet de groupe : Des éléments seront plus exacts si ce sont des éléments communs retrouvés chez plusieurs participants.
Feed-back :
Une photo de la scène sera envoyée à la date de changement de thème à tous les participant s qui auront envoyé une réponse pour ce thème.
Limitation : un seul questionnaire-réponse par participant et par thème.
Durée prévue :
2 ans, puis bilan et amélioration du protocole pour une prolongation éventuelle de 2 ans.
Détails du protocole :
1) Une liste d’une centaine de thèmes sera élaborée, 24 dans lesquels on puisera pour réaliser les installations, et 72 qui serviront de leurres.
2) A chaque début de période de 2 mois, l’installation est changée. Le nom du dernier thème ainsi que la photo de la dernière installation est donnée en feed-back à ceux qui ont participé durant la période précédente.
3) les compte-rendus de la période précédente sont analysés par un expérimentateur et un résumé en est fait.
4) des réunions périodiques (tous les 6 mois environ) permettent de faire le point et d’apporter des améliorations.
5) le « gagnant » bénéficie d’une activité gratuite (conférence, bibliothèque, café métapsychiqueLe mot métapsychique fut suggéré pour la première fois par M.W. Lutoslawski dans un écrit polonais : Wyklady Jagiellonskie, à Cracovie en 1902, pour désigner des notions assez différentes de celles de Charles Richet. En effet, lorsque celui-ci, dans son adresse présidentielle à la Society for Psychical Research, en 1905, présenta ce mot, il fut, dit-il, unanimement accepté. Quentendait-il par métapsychique ? De même quAristote avait intitulé son chapitre sur les grandes lois de la nature qui dépassent les choses physiques : meta ta fusica, métaphysique, de même il nomma métapsychique la science qui, dépassant les choses de la psychologie classique, étudie des faits qui "paraissent dus à des forces intelligentes inconnues", humaines ou non humaines, "en comprenant dans ces intelligences inconnues les étonnants phénomènes intellectuels de nos inconsciences". Bref, la métapsychique est, dit-il : "La seule science qui etudie des forces intelligentes". Doù résulte logiquement sa distinction entre la métapsychique objective qui "mentionne, classe, analyse certains phénomènes extérieurs perceptibles à nos sens, mécaniques, physiques ou chimiques, qui ne relèvent pas des forces actuellement connues et qui paraissent avoir un caractère intelligent", et la métapsychique subjective qui étudie des phénomènes psychiques non matériels tels que la lucidité, cette mystérieuse faculté de connaissance quil attribue à une sensibilité dont la nature nous échappe et quil propose dappeler cryptesthésie. Ces deux aspects, objectif qui étudie des forces et subjectif qui étudie des phénomènes psychiques, se retrouvent dans la définition générale que Charles Richet donne de la métapsychique : "La science qui a pour objet des phénomènes, mécaniques ou psychologiques, dus à des forces qui semblent intelligentes ou à des puissances inconnues latentes dans lintelligence humaine ". Aujourd'hui le terme de métapsychique est a peu près synonyme de celui de parapsychologie., atelier RL). Une personne ayant été gagnant 2 fois bénéficie d’une demi-journée expérimentation à l’IMI.
Analyses des réponses d’une période :
A) évaluation du degré d’objectivité des informations :
– globalement : après avoir reçu le texte d’un participant, on lui enverra 4 mots : le thème réel + 3 leurres. Il devra choisir celui qui correspond le plus à son ressenti.
– en détail : on attribue à chaque expression utilisée une note : 0 (absence dans l’installation) ou 1 (présence), et on calcule le pourcentage d’expressions « exactes ». Cette mesure est difficile à réaliser rigoureusement, aussi elle sera facultative. On pourra aussi utiliser des attributions de notes plus complexes.
Pour déterminer le gagnant, on demandera aux juges de voter pour le questionnaire-réponse qui se rapproche le plus de l’installation-cible, selon leur appréciation personnelle. Si aucune réponse n’est convaincante, il n’y aura pas de gagnant pour cette période.
B) dépouillement d’analyse qualitative :
Une grille pourra être élaborée et étoffée au fur et à mesure (expérience exploratoire). Exemples :
– clarté, netteté
– luminosité, teinte des couleurs
– présence d’émotions
– mouvements
– point de vue, déplacements
– degré de l’impression de réalité (échelle sur 5)
– motivations pour le thème
– symétrie, inversions
– déformations (cf travaux de Warcollier)
– présence d’éléments imaginaires, nature, intégration, rapport avec problématique du sujet
Dispositifs additionnels :
A chaque scène on ajoutera :
– une couleur de fond dominante
– un nombre à 4 chiffres
– une carte à jouer
– des photos sur le thème
– un objet insolite, ne cadrant pas avec le thème, sera inclus (dans le but de faire saillance et donc d’être plus susceptible d’être remarqué)
– Si certains sujets ont des intérêts particuliers, des « appâts » peuvent être rajoutés pour eux dans la pièce (objets, photos…)
Avantage du protocole :
– souplesse de la percipience : les sujets peuvent tenter des perceptions au moment qu’ils choisissent pendant toute la période.
– présence de l’expérimentateur non nécessaire en permanence
– coût minime
– aspect ludique
Tests supplémentaires
En raison du caractère exploratoire de la recherche, des nouveaux tests pourront être faits au fur et à mesure. Par exemple,
– voir s’il y a une différence si la scène est cachée (par exemple sous un couvercle) ou non, si la scène est éclairée ou non…
– Si il se dégage un effet de groupe (plusieurs sujets perçoivent la même chose). Etc.