Probablement en raison de sa formation, René Warcollier était très imprégné de l’idée d’une transmission télépathique analogue à la télégraphie sans fil, donc à une « télépathieLa télépathie désigne un échange dinformations entre deux personnes nimpliquant aucune interaction sensorielle ou énergétique connue. sans fil », une TSF de l’esprit. L’analogie avec la TSF semblait en effet prometteuse.
Cette vidéo, extraite du cd-rom psi explorer de Mario Varvoglis, propose quelques exemples d’expériences qualitatives de télépathieLa télépathie désigne un échange dinformations entre deux personnes nimpliquant aucune interaction sensorielle ou énergétique connue. effectuées par Warcollier et Sinclair. On peut constater les fortes ressemblances entre l’image sur laquelle l’agentDans les cas spontanés, la personne vivant lévénement dont le récepteur va recevoir linformation ; dans les expérimentations de télépathie, lémetteur ; dans la psychokinèse :le sujet, considéré comme source du psi. devait se concentrer et ce que le percipientPersonne qui perçoit les pensées et les images transmises par télépathie. On utilise aussi parfois l'expression d'émetteur. dessinait.
Face à un phénomène aussi singulier que les phénomènes psiThouless et Wiesner ont introduit en 1942 lexpression "Phénomène psi" (et non "psy"), de la lettre grecque Psi, qui se voulait un terme neutre simplement destiné à désigner le "facteur inconnu" dans les expériences de parapsychologie, en opposition avec les communications sensori-motrices habituelles. On utilise ainsi le terme psi comme signifiant de façon générale une communication anormale avec lenvironnement (perceptions extra-sensorielles ou psychokinèse). On utilise fréquemment en parapsychologie les expressions de sujet psi, de perceptions psi et de phénomènes psi., si peu conformes à l’ordre du monde, à l’appréhension rationnelle de la science de l’époque, il fallut, dans un premier temps réunir un grand nombre de témoignages et s’assurer de leur fiabilité. Ce que firent Myers et son groupe de travail à l’origine de la création de la SPR à Londres.
Dans un deuxième temps il s’agissait d’imaginer des protocoles expérimentaux destinés à prouver (par le moyen de la statistique) la réalité d’une transmission extrasensorielle d’informations élémentaires. Charles Richet fut à cet égard le grand précurseur de cette étude qui fut brillamment reprise et poursuivie aux Etats-Unis par Joseph B. Rhine. Il fut le fondateur de la parapsychologieEtude rationnelle et pluridisciplinaire des faits semblant inexplicables dans l'état actuel de nos connaissances, et mettant en jeu directement le psychisme et son interaction avec l'environnement. C'est en 1889 que l'Allemand Max DESSOIR proposa les termes de parapsychologie pour "caractériser toute une région frontière encore inconnue qui sépare les états psychologiques habituels des états pathologiques", et de paraphysique pour désigner des phénomènes objectifs qui paraissent échapper aux lois de la physique classique. On parle plus spécifiquement de parapsychologie expérimentale pour désigner la parapsychologie dans le cadre du laboratoire. quantitative.
Cependant, dès les années 20 et jusqu’à sa mort en 1962, René Warcollier, ingénieur chimiste, s’était engagé dans une autre direction. Avec Eugène Osty et Gustave Geley, ils inaugurèrent à l’IMI la recherche qualitative en parapsychologieEtude rationnelle et pluridisciplinaire des faits semblant inexplicables dans l'état actuel de nos connaissances, et mettant en jeu directement le psychisme et son interaction avec l'environnement. C'est en 1889 que l'Allemand Max DESSOIR proposa les termes de parapsychologie pour "caractériser toute une région frontière encore inconnue qui sépare les états psychologiques habituels des états pathologiques", et de paraphysique pour désigner des phénomènes objectifs qui paraissent échapper aux lois de la physique classique. On parle plus spécifiquement de parapsychologie expérimentale pour désigner la parapsychologie dans le cadre du laboratoire.. Geley dans le domaine de la clairvoyanceConnaissance d'objets ou d'événements à distance sans l'intermédiaire des sens., Warcollier dans le domaine de la télépathieLa télépathie désigne un échange dinformations entre deux personnes nimpliquant aucune interaction sensorielle ou énergétique connue..
La question n’était plus alors tant de prouver l’existence du phénomène, mais d’en décrire les variations selon les sujets, les circonstances, les facteurs favorisant ou inhibant, et de découvrir les aspects subtils du phénomène, à travers la transmission d’informations complexes sur lesquelles l’outil mathématique et statistique n’avait évidemment peu ou pas de prise.
Probablement en raison de sa formation, René Warcollier était très imprégné de l’idée d’une transmission télépathique analogue à la télégraphie sans fil, donc à une « télépathieLa télépathie désigne un échange dinformations entre deux personnes nimpliquant aucune interaction sensorielle ou énergétique connue. sans fil », une TSF de l’esprit. L’analogie avec la TSF semblait en effet prometteuse. De la même façon qu’un émetteur et un récepteurPôle réceptif dans un échange télépathique ; celui qui reçoit l’information ; opposé à émetteur ou agent. doivent être réglés sur une même longueur d’ondes, une certaine sympathie, voire même un sentiment plus fort (amitié, amour) entre agentDans les cas spontanés, la personne vivant lévénement dont le récepteur va recevoir linformation ; dans les expérimentations de télépathie, lémetteur ; dans la psychokinèse :le sujet, considéré comme source du psi. et percipientPersonne qui perçoit les pensées et les images transmises par télépathie. On utilise aussi parfois l'expression d'émetteur. avait un effet facilitant. En outre, la distance ne jouait strictement aucun rôle : il n’y a aucune différence significative dans le cas d’un envoi d’une pièce à une autre ou d’un continent à un autre.
René Warcollier fut le premier, pendant près de 40 ans, à imaginer des séances d’entraînement à l’envoi et à la réception de messages complexes, en l’occurrence des dessins, des dessins d’objets divers, des dessins géométriques ou même des dessins composites.
Pour les transmissions à distance, on procédait de la façon suivante : à une heure déterminée à l’avance, l’agentDans les cas spontanés, la personne vivant lévénement dont le récepteur va recevoir linformation ; dans les expérimentations de télépathie, lémetteur ; dans la psychokinèse :le sujet, considéré comme source du psi. choisissait un dessin et l’envoyait mentalement, puis le dessinait. A la même heure, le percipientPersonne qui perçoit les pensées et les images transmises par télépathie. On utilise aussi parfois l'expression d'émetteur. s’efforçait de s’abstraire de toute stimulation extérieure, pour penser à l’agentDans les cas spontanés, la personne vivant lévénement dont le récepteur va recevoir linformation ; dans les expérimentations de télépathie, lémetteur ; dans la psychokinèse :le sujet, considéré comme source du psi. et noter toutes les images mentales qui se présentaient à lui. Images qu’il transcrivait ensuite sous forme de dessins.
Ensuite, l’agentDans les cas spontanés, la personne vivant lévénement dont le récepteur va recevoir linformation ; dans les expérimentations de télépathie, lémetteur ; dans la psychokinèse :le sujet, considéré comme source du psi. et le percipientPersonne qui perçoit les pensées et les images transmises par télépathie. On utilise aussi parfois l'expression d'émetteur. postaient leurs dessins respectifs ; le cachet de la poste garantissait la rigueur du protocole.
Des conditions expérimentales aussi strictes régissaient les envois et réceptions à courte distance (agentDans les cas spontanés, la personne vivant lévénement dont le récepteur va recevoir linformation ; dans les expérimentations de télépathie, lémetteur ; dans la psychokinèse :le sujet, considéré comme source du psi. et percipientPersonne qui perçoit les pensées et les images transmises par télépathie. On utilise aussi parfois l'expression d'émetteur. dans deux pièces, séparées par une autre pièce dans laquelle se tenait l’observateur, etc). Quelles que soient ces variantes, des coïncidences probantes étaient observées entre les deux dessins. 20 % de coïncidences sans entraînement préalable et 50 %, voire plus, lorsque l’entraînement devenait intensif. Ce qui fut le cas puisque Warcollier a organisé à l’IMI des groupes sur de longues durées. En effet, certains groupes se sont réunis régulièrement une fois par semaine pendant 10 ans.
Il découvrit un certain nombre de lois et mit au point un ensemble de techniques de facilitation basées sur l’imagination, préconisant déjà quatre procédés d’entraînement à la télépathieLa télépathie désigne un échange dinformations entre deux personnes nimpliquant aucune interaction sensorielle ou énergétique connue. :
1. « L’agentDans les cas spontanés, la personne vivant lévénement dont le récepteur va recevoir linformation ; dans les expérimentations de télépathie, lémetteur ; dans la psychokinèse :le sujet, considéré comme source du psi. A cherche à se représenter le percipientPersonne qui perçoit les pensées et les images transmises par télépathie. On utilise aussi parfois l'expression d'émetteur. P. le plus objectivement possible, en s’aidant au besoin de photographies, de lettres, d’objets lui appartenant pour créer le climat télépathique. (…) Il va vers lui par l’imagination.
2. L’agentDans les cas spontanés, la personne vivant lévénement dont le récepteur va recevoir linformation ; dans les expérimentations de télépathie, lémetteur ; dans la psychokinèse :le sujet, considéré comme source du psi. A. s’imagine être lui-même le percipientPersonne qui perçoit les pensées et les images transmises par télépathie. On utilise aussi parfois l'expression d'émetteur. P. en s’identifiant avec lui, en le jouant comme un acteur habile, mais sur le plan de l’esprit. Il l’attire à lui par l’imagination.
3. Le percipientPersonne qui perçoit les pensées et les images transmises par télépathie. On utilise aussi parfois l'expression d'émetteur. P. se représente l’agentDans les cas spontanés, la personne vivant lévénement dont le récepteur va recevoir linformation ; dans les expérimentations de télépathie, lémetteur ; dans la psychokinèse :le sujet, considéré comme source du psi. en s’aidant de photos, de lettres, etc. comme l’agentDans les cas spontanés, la personne vivant lévénement dont le récepteur va recevoir linformation ; dans les expérimentations de télépathie, lémetteur ; dans la psychokinèse :le sujet, considéré comme source du psi. en 1. Il s’imagine aller vers lui.
4. Le percipientPersonne qui perçoit les pensées et les images transmises par télépathie. On utilise aussi parfois l'expression d'émetteur. s’imagine être l’agentDans les cas spontanés, la personne vivant lévénement dont le récepteur va recevoir linformation ; dans les expérimentations de télépathie, lémetteur ; dans la psychokinèse :le sujet, considéré comme source du psi., comme celui-ci en (2). Il s’imagine l’attirer (Warcollier R., in 1937, Revue Métapsychique n° 5).
Il mit en évidence le rôle des pensées parasites, des déformations et surtout de la destructuration des messages. Par exemple, dans le cas où l’agentDans les cas spontanés, la personne vivant lévénement dont le récepteur va recevoir linformation ; dans les expérimentations de télépathie, lémetteur ; dans la psychokinèse :le sujet, considéré comme source du psi. s’efforce de transmettre l’image d’un il dans un triangle, le percipientPersonne qui perçoit les pensées et les images transmises par télépathie. On utilise aussi parfois l'expression d'émetteur. dessine un triangle de forme identique et une dizaine de petits cercles évoquant la pupille par « décharges successives » (Warcollier R., 1948, R.M. n° 4).
Le percipientPersonne qui perçoit les pensées et les images transmises par télépathie. On utilise aussi parfois l'expression d'émetteur. interprétait très souvent le message reçu : le dessin d’un dromadaire couché se transformait en une forme agenouillée, l’apparence était la même mais l’objet du dessin ne « passait » pas ou plus justement, ne pouvait être ramené correctement à la conscience.
Ces constatations, la description de ces modalités, conduisirent Warcollier à formuler une véritable nosologie du phénomène, ainsi qu’une analyse tout à fait fine et subtile du processus de l’imagerie mentale à l’uvre dans l’envoi/réception de dessins (W.R, id., 1948).
Afin d’en faciliter la compréhension, nous vous proposons dans la vidéo disponible au début de cet article quelques planches de dessins publiées par Warcollier et dans lesquelles figurent côte à côte le dessin de l’agentDans les cas spontanés, la personne vivant lévénement dont le récepteur va recevoir linformation ; dans les expérimentations de télépathie, lémetteur ; dans la psychokinèse :le sujet, considéré comme source du psi. et celui du percipientPersonne qui perçoit les pensées et les images transmises par télépathie. On utilise aussi parfois l'expression d'émetteur.. Les particularités de ce qu’il appelle « émersion télépathique » se répartissent selon les points que je vais simplement résumer, en vous renvoyant aux écrits de Warcollier :
A/ L’envoi d’un dessin entraîne la formation d’une image latente, dont les différents composants vont émerger à la conscience du percipientPersonne qui perçoit les pensées et les images transmises par télépathie. On utilise aussi parfois l'expression d'émetteur. par fragments « comme par décharges ».
B/ Effet de destructuration ou de dissociation : Warcollier donne l’exemple de l’envoi télépathique d’un dirigeable (Cf. vidéo au début de l’article). Le dessin du percipientPersonne qui perçoit les pensées et les images transmises par télépathie. On utilise aussi parfois l'expression d'émetteur. à travers quatre éléments permet de rétablir des liens de sens évidents avec celui de l’agentDans les cas spontanés, la personne vivant lévénement dont le récepteur va recevoir linformation ; dans les expérimentations de télépathie, lémetteur ; dans la psychokinèse :le sujet, considéré comme source du psi. :
une forme d’anse : en relation avec l’idée de suspension,
une 2e hélice avec une bielle,
une masse ovoïde : le corps du ballon,
Cependant, les éléments en relation avec l’envoi sont donnés de façon disparate ; ils ne s’intègrent pas en une forme globale reconnaissable. Le lien se fera plus tard.
C/ Les modalités d’apparitionManifestation perceptible de personnes (vivantes ou décédées), animaux, entités ou objets dans un lieu donné, alors que leur présence en ce lieu est impossible physiquement. L'apparition diffère de la simple "vision" dans le sens où elle a une certaine reconnaissance sociale et s'insère dans un contexte culturel précis (religieux, folklorique, spirite, ou autre). : de quelques secondes à quelques jours, les éléments du dessin reçu vont apparaître, comme on l’a dit, par «décharges successives».
D/ Le résultat final : Le dessin du percipientPersonne qui perçoit les pensées et les images transmises par télépathie. On utilise aussi parfois l'expression d'émetteur. ne se structure pas en fonction de la logique et d’une capacité de synthèse évidente. Le lien avec le rêve et ses mécanismes commencent à être appréhendés par Warcollier :
La condensation (et son inverse la multiplication)
Le syncrétisme, ou confusion entre la forme et les détails
L’inversion, entre la forme et le fond par exemple
La confusion entre dedans et dehors
E/ Les éléments qui passent bien :
Tout ce qui est lié au mouvement,
Tout ce qui est lié à l’affect,
Tout ce qui est contrasté,
F/ Les éléments qui passent mal :
Les concepts, les chiffres,
Les symboles,
Les représentations abstraites,
Autres expériences de télépathieLa télépathie désigne un échange dinformations entre deux personnes nimpliquant aucune interaction sensorielle ou énergétique connue.
Warcollier ouvrit ainsi la voie à des recherches ultérieures mettant l’accent sur l’image, ce que reprendra aussi Henri Marcotte dans les années 60, dans les groupes d’entraînement à la télépathieLa télépathie désigne un échange dinformations entre deux personnes nimpliquant aucune interaction sensorielle ou énergétique connue. qu’il anima à l’IMI jusqu’à sa retraite en 1985. Poursuivant le travail de Warcollier Marcotte eut l’idée d’introduire une donnée absente chez Warcollier : le temps et son corrélat, le mouvement, aussi bien dans l’envoi que dans la réception pour obtenir un effet de restructuration du message. Tentant de transmettre des messages de plus en plus complexes, Marcotte se heurta à une sérieuse difficulté. Tout comme Warcollier, il remarqua que les réceptions étaient parcellaires et s’accompagnaient d’un effet de déstructuration du message envoyé télépathiquement. Les percipients retrouvaient les différents éléments du message, sans pouvoir les intégrer d’une manière cohérente, pour rendre compte du sens général ou du déroulement de l’histoire.
La prise en compte de la dynamique inconsciente constitua l’étape suivante, et permit de donner une certaine cohérence à ce qui pouvait apparaître comme étranger au message d’origine (dessin ou scénario).