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Le ShareField – une nouvelle approche dans la recherche ESP

Le ShareField – une nouvelle approche dans la recherche ESP

Alors que le Ganzfeld reste l’un des protocoles à réponse libre parmi les plus fiables dans la recherche GESP (perception extrasensorielle générale), il est dans l’intérêt de notre champ de recherche de continuer à explorer des approches alternatives plus efficaces en termes de taux de recueil de données. Le Ganzfeld, comme d’autres protocoles à réponse libre impliquant des procédures de « réduction du bruit », sont des expérimentations demandant beaucoup de temps et de ressources. Malgré leur taille d’effet respectable, ils ne sont pas très adaptés aux recherches orientées vers les processus (comment fonctionne le Psi) – en particulier dans un champ où les ressources sont limitées. Ceci peut expliquer que de nombreuses études Ganzfeld non standardisées, qui n’adhèrent pas complètement au protocole original, aient émergé durant les dernières décennies.
Nous soutenons qu’une alternative plausible aux approches à réponse libre/réduction de bruit pourrait utiliser ces procédures de réduction de bruit – ou d’optimisation – dans un contexte de choix forcé.
Image_Sharefield_Sujet_1.jpgBien qu’elles mettent à jour de plus petites tailles d’effet, les études à choix forcés ont produit des résultats positifs au cours des 70 dernières années, comme le montre une méta-analyse récente (Storm, Tressoldi, & Di Risio, 2012). Tandis que les tailles d’effet des essais associés à cette recherche sont clairement inférieures à celles des études à réponses libres, le taux de recueil de données est beaucoup plus important, et les taux de réplication sont toujours cohérents avec une recherche orientée vers les processus.
Mais plus encore, une présentation systématique des procédures d’optimisation du sujet peut améliorer considérablement les tailles d’effet des études à choix forcés. Nous présentons ainsi une approche nouvelle qui combine le choix forcé et les procédures d’optimisation du sujet dans un cadre de test automatisé. Une première étude explorant cette approche est rapportée ici, impliquant un protocole d’ESP dyadique ou télépathique, appelé Sharefield. Nous décrivons ici plusieurs de ses traits les plus caractéristiques.

 Pas de verbalisation, de multiples essais : Contrairement aux approches à réponses libres, chaque essai est bref et n’implique aucun temps de verbalisation ; un essai expérimental complet, comprenant le choix, se fait en deux minutes. Ce qui permet d’enchaîner de multiples essais durant une session expérimentale de 45 minutes.Image_Sharefield_Sujet_2.jpg

 Un environnement immersif : Les deux participants sont équipés d’un visiocasque qui les plonge dans un champ d’étoiles (Starfield) lentement animé et un fond sonore méditatif. Cet environnement audiovisuel est présent durant les essais et les différentes phases de chaque essai (instructions, phase d’émission/réception, choix).

 Des rôles symétriques : Les participants alternent entre le rôle d’émetteur et le rôle de récepteur d’un essai à l’autre. Au début de chaque essai, le logiciel annonce son rôle au participant en affichant sur son écran soit la tâche de récepteur soit celle de l’émetteur.

 Un choix et un ensemble de cibles simplifiés : Par rapport aux études à réponses libres classiques, le choix du participant est ici très simple. La tâche ESP du récepteur est de ressentir si l’agent fait l’expérience d’une photographie visuellement complexe et stimulante (sélectionnée aléatoirement parmi un ensemble de photos) ou d’une forme grise relativement neutre qui reste toujours la même.

 Un processus d’entrainement et une « baseline ». Les participants au Sharefield se trouvent dans une situation cognitivement complexe – impliquant de multiples essais, alternant les rôles d’émetteur et de récepteur et comportant plusieurs phases au sein de chaque essai (l’émission/réception, le choix, le feedback et les pauses entre les essais). En outre, comme le protocole est entièrement automatisé, la session se déroule sans intervention de l’expérimentateur et les participants se trouvent potentiellement dans un état de conscience modifiée. Afin de mieux les préparer, nous avons décidé que les participants passeraient d’abord par une session d’entrainement qui les aiderait à se familiariser avec les tâches ESP et les différentes phases du protocole. Nous avons aussi conçu cet entrainement comme un moyen de recueillir des données concernant leurs performances psi sur les participants dans un état « normal » (baseline), données qui pourraient ensuite être comparées à leurs performances psi dans les conditions optimisées. Les binômes ont donc d’abord participé à une expérimentation non optimisée (ENO) de 10 minutes comprenant la tâche ESP basique (avec alternance des rôles entre émetteur et récepteur, choix, feedback, etc.) mais pas de relaxation, d’environnement audiovisuel immersif ni de visiocasque (un moniteur d’ordinateur standard a été utilisé à la place). Ensuite, ils ont participé à l’expérimentation optimisée (EO) de 45 minutes : l’écran d’ordinateur était remplacé par le visiocasque et les tâches ESP se déroulaient dans un environnement audiovisuel immersif et avec des suggestions de relaxation.
Nous rapportons ici les résultats de la première étude Sharefield. Son objectif principal était d’évaluer empiriquement la viabilité de l’approche globale et de contribuer ainsi au développement de futurs protocoles. Néanmoins nous avions formulé trois hypothèses formelles dans le cadre de cette expérience :
1. La taille de l’effet en conditions optimisées serait statistiquement significatif ;
2. La taille de l’effet en conditions optimisées serait significativement supérieure à celle en conditions non optimisées ;
3. La taille de l’effet de la session optimisée serait significativement supérieure à celle établie par le Ganzfeld.

25 binômes de participants (50 participants au total) ont participé à l’étude dans le laboratoire de l’Institut Métapsychique International (IMI). Avant son arrivée, chaque participant a rempli en ligne deux questionnaires : The Big Five Inventory mesurant 5 dimensions de la personnalité (Extraversion, Agréabilité, Conscience, Névrosisme et Ouverture à l’expérience) ; et un questionnaire s’intéressant à l’attitude du participant et à son expérience du psi, des disciplines mentales, du rêve, et ses capacités d’absorption.
A leur arrivée à l’IMI et après les présentations des différentes procédures, les participants ont d’abord pris part à l’expérimentation en conditions non optimisées et, après une courte pause, à l’expérimentation en conditions optimisées. A la fin des expérimentations, un débriefing d’une demi-heure nous a permis de recueillir les impressions qualitatives des participants concernant leur expérience du Sharefield.
Aucune des trois hypothèses n’a été confirmée à un degré significatif, même si une tendance quasi significative a été observée pour l’hypothèse 2. Les analyses post hoc ont fourni des preuves suggérant que, dans les conditions optimisées, la valeur de l’essai global moyen peut être expliquée par une grande variabilité dans le score (c’est-à-dire les échecs et réussites) plutôt qu’à une absence totale du psi. Nous nous sommes en particulier concentrés sur trois facteurs connus pour influencer la taille de l’effet dans les tâches psi (la qualité de la cible, les capacités du sujet et les effets de position) et nous avons appliqué à chacun de ces facteurs deux tests évaluant la variabilité du score. Nous avons obtenu des résultats statistiquement significatifs dans deux des six tests (un résultat qui est significatif, p = 0,1), en revanche, l’application d’une matrice de test identique pour les conditions non optimisées n’a donné aucun résultat significatif.
Les débriefings réalisés avec les participants après les sessions nous ont permis de repérer les problèmes potentiels posés par le protocole au moins d’un point de vue de l’expérience subjective. Plus de la moitié des participants ont rapporté un inconfort physique considérable avec le visiocasque et le feedback (de leur résultat) transmis essai par essai, qui les a stressé et distrait de la tâche.
Ces données qualitatives et quantitatives seront très utiles pour notre objectif à long terme qui est de développer un outil viable pour les recherches psi orientées vers les processus. Notre logiciel modulable facilite la mise en œuvre d’améliorations du protocole (concernant par exemple, les procédures de choix et de feedback). Plus généralement, le logiciel nous permet de créer des protocoles s’adaptant à des recherches variées. Dans ce contexte nous avons l’intention de développer rapidement des versions solo (un seul sujet) du logiciel pour des protocoles de clairvoyance ou de précognition.
Plus encore, nous sommes confortés par l’utilisation réussie des procédures d’optimisation de la tâche psi et des essais multiples à l’intérieur d’un protocole automatisé. Les procédures d’optimisation sont parfaitement intégrées dans toutes les étapes des essais expérimentaux et les retours des participants durant les sessions de débriefings suggèrent que le rythme relativement soutenu de 20 essais par session n’a pas perturbé leur expérience. En effet, presque tous ont sous-estimé la durée de leur session (un signe qu’ils ont trouvé l’expérience plus immersive que fastidieuse) et une grande majorité a exprimé le désir de revenir pour de nouvelles sessions. Cela suggère que l’approche générale est bonne et porte en elle le potentiel d’un outil viable à long terme pour des recherches orientées vers les processus.

Remerciements
Nous tenons à témoigner notre profonde gratitude à la fondation BIAL pour son soutien au projet Sharefield.
Nous remercions Annie Diot pour son implication enthousiaste, son esprit critique et ses contributions positives au projet.
Nous remercions aussi Sophie Kim pour sa belle voix de la séance de relaxation.
Nous remercions le Dr Paul Smith qui nous a généreusement accordé la permission d’utiliser les images présentes sur son site web www.rviewer.com.
La musique Heartdrone a été composée par le Dr Harold Moses.

The Sharefield: A novel approach for forced-choice GESP research

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Image_Sharefield_Sujet_1.jpgWhile the Ganzfeld paradigm is still among the most reliable protocols in free-response GESP research, it is in our field’s long term interest to continue to explore alternative approaches that are more efficient in terms of data-collection rates. Both the Ganzfeld and other free-response protocols involving noise reduction procedures, are time- and resource-intensive experimental approaches.Despite their respectable effect size, they are not well-suited for process oriented research – especially in a field of limited resources. This may account for the fact that an abundance of non-standard Ganzfeld studies, that do not adhere closely to the original protocol, have emerged in the past few decades. It is argued here that a plausible alternative to the free-response/noise-reduction approach would be one using noise-reduction-or optimization-procedures in a forced-choice context.As shown by a recent meta-analysis, forced-choice studies, while yielding lower effect sizes,have produced positive results over the course of 70 years. While the trial effect sizes associated with this research is clearly inferior to that of free-response studies, the data collection rate is far higher, and replication rates are still adequate for process-oriented research. Above all, as argued in the present paper, a systematic introduction of participant optimization procedures may considerably improve forced-choice effect sizes. We thus present a novel approach for combining forced-choice protocols and participant optimization procedures, within an automated testing framework. A first study exploring this approach is reported, involving a dyadic-ESP or telepathy protocol named the Sharefield. We outline here some of its most salient characteristics.Image_Sharefield_Sujet_2.jpg

 No mentation, multiple trials: Unlike free-response approaches, individual trials are short, and involve no mentation period; a full experimental trial, including judging, is completed in two minutes. This allows for multiple trials during a 45-minute experimental session.

 An immersive environment: Both participants wear an audiovisual head-mounted display (HMD)which immerses them in a slowly animated starfield and meditative soundtrack. This audiovisual background is present across trials, and across the different phases of each trial (instructions, sending/receiving and judging).

 Symmetric participant roles: Participants alternate sender/receiver roles on a trial-by-trial basis;at the beginning of each trial, the software announces the participant’s role on his/her screen and accordingly launches either sender or receiver tasks.

 Simplified judging task and target sets: Compared to typical free-response studies, the participant’s judging task here is relatively simple. Essentially, the percipient’s ESP task is to sense whether the agent is experiencing a visually complex and stimulating photograph (randomly selected from an image pool) or a relatively neutral gray form, that remains the same throughout.

 A training process and baseline condition: Participants in a Sharefield session find themselves in a cognitively complex situation-involving multiple trials, alternating sender/receiver roles, and multiple phases within each trial (sending/receiving, judging, feedback, and inter-trial breaks). Furthermore, given the fully automated protocol, they go through the session without any guidance from the experimenter, while potentially in an altered state of consciousness. To better prepare them for all this, we decided to have participants first go through a training session that would familiarize them with the ESP tasks and phases of the protocol. We also conceived this training session as away to collect data on participants’ “baseline” psi performance, which could then be compared to their psi results under the optimization conditions. Thus, the participant pair first went through a 10-minute Non Optimized Experience (NOE) session, that involved the basic ESP task (with alternating sender-receiver roles, judging, feedback etc.), but no relaxation, immersive audiovisual displays, or HMD system (a standard computer monitor was used instead). They then went through a 45 minute Optimization Experience (OE) in which the monitor was replaced by the HMD, and the ESP tasks situated within relaxation suggestions and the immersive audiovisual environment.

We report here the results of the first Sharefield study. Its principal objective was to empirically assess the viability of the overall approach, and thus contribute to the development of future protocols. Nevertheless, we did formulate three formal hypotheses for this experiment:
(I) the trial effect size for the OE condition would be statistically significant;
(II) the trial effect size for the OE condition would be significantly superior to the NOE effect size;
(III) the OE session effect size would be significantly superior to that established for the Ganzfeld.
Twenty-five participant-pairs (50 participants) were run in the laboratory of the Institut Métapsychique International (IMI). Prior to arrival, each completed online versions of two questionnaires: the Big Five Inventory, measuring 5 personality dimensions (Extraversion; Agreeableness; Conscientiousness; Neuroticism and Openness to Experience); and a questionnaire concerning participants’ attitudes and experiences as related to psi phenomena, mental disciplines,and dreams and absorptive states.
Upon arrival at the IMI, and following introductory procedures, participants were first run through the NOE session; then, following a brief pause, they went through the OE session. Finally, a half hour debrief allowed us to collect qualitative participant impressions concerning their experience of the Sharefield.
None of the three hypotheses were confirmed to a significant degree, though a near-significant trend was shown for Hypothesis II. Post-hoc analyses did produce some suggestive evidence that, in the OE condition, the null averaged trial results may have been due to high variability in scoring(i.e. hitting and missing), rather than a total absence of psi. In particular, we focused on three factors known to impact effect sizes in psi tasks (target quality, subject ability and position effects) and, for each of these, applied two tests assessing scoring variability. We obtained statistically significant results in two of the six tests; by contrast, applying the identical test matrix to the NOE condition yielded no significant results. For the hit rate variability tests in the OE condition, we ran a Monte Carlo simulation to estimate the probability of finding 2 out of any of the 6 tests with P-values of 0.03 and 0.02, or less. The simulation yields a significant overall p-value of p = .012.
Post-session debriefings with participants allowed us to establish potential problems with the protocol, at least from an experiential perspective. In particular, over half the subjects reported considerable physical discomfort with the HMD system, and found the trial-by-trial hit/miss feedback stressful and distracting.These quantitative and qualitative data will be quite useful in terms of our long-term objective, which is to develop a viable tool for process-oriented psi research. Our modular software approach facilitates implementation of protocol improvements (e.g., with respect to the judging and feedback procedures). More generally, the software allows the creation of protocols addressing a range of research issues. In this context we intend to quickly develop single-subject versions of the software,geared toward clairvoyance or precognition protocols.
Above all, we are encouraged by the successful use of optimization procedures and multiple-trial psi tasks within an automated protocol. The optimization procedures fluidly integrated into all stages of the experimental trials, and participants’ reports during debriefings suggest that the relatively sustained rhythm of 20 trials/session did not perturb their experience of the OE. Indeed, nearly all under-estimated the duration of their sessions (a sign that they found the experience engaging rather than tedious) and a clear majority expressed interest in returning for more sessions.This suggests that the general approach is sound, and has potential as a long-term tool for process-oriented research.