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Lasling Haribance : Expérience avec un grand sensitif

Lasling Haribance : Expérience avec un grand sensitif

Il n’est pas toujours nécessaire d’avoir un appareillage complexe pour étudier scientifiquement les phénomènes psi. Un protocole bien bati dans un espace bien contrôlé permet d’utiliser des tests simples et reproductibles, afin d’obtenir des résultats qui posent question. Pour donner du poids à ces résultats, on peut soit faire passer ce test à un grand nombre de sujets quelconques, soit un grand nombre de fois à quelques sujets sélectionnés. Cette dernière approche, dite élitiste, implique de trouver des individus qui semblent bien plus « capables » que les autres à « faire du psi ».


Lalsing Haribance est l’un d’entre eux, un homme de trente-sept ans, originaire de l’Inde orientale et élevé à Trinidad. Travaillant avec le parapsychologue William G. Roll, directeur du programme de la Fondation pour La Recherche Psychique, de Durham, en Caroline du Nord, Haribance a participé à un certain nombre de séries expérimentales aux résultats hautement significatifs. L’une d’entre elles a donné des résultats supérieurs à l’attente du hasard avec une probabilité associée de 1 sur 100 billions, c’est-à-dire de 1 sur 100 000 000 000 000. De telles valeurs extraordinaires conduisent les chercheurs qui les obtiennent à la conviction que la question de l’existence du psi ne se pose plus.

Les sensitifs sont tout autant individualistes que le reste de l’humanité. Lalsing Haribance possède une forte personnalité, qu’un air tranquille et effacé masque légèrement. Les expérimentateurs ont rapporté qu’il les exhorte à concevoir des contrôles extrêmement rigoureux pour les expériences auxquelles il participe, de façon à éliminer, en cas de résultats positifs, toute possibilité d’une autre explication que le psi. Converti, depuis une décennie, de l’hindouisme au christianisme, Haribance a tendance à considérer ses facultés psi comme des pouvoirs spirituels.

Au cours de l’expérience suivante, le chercheur Roll avait demandé à Haribance de déterminer, au seul moyen du psi, lesquelles parmi un certain nombre de photographies qu’il pouvait voir, représentaient des femmes et lesquelles des hommes. L’expérience fut conduite par une collaboratrice de Roll, assistante de recherche au laboratoire, nommée Judith Klein. Ils utilisèrent dix photographies, cinq de femmes et cinq d’hommes, collées sur des cartes. Comme deux réponses seulement étaient possibles – homme ou femme – on pouvait s’attendre à ce que Haribance fasse une divination correcte une fois sur deux en moyenne, par le seul fait du hasard. Les expérimentateurs estiment que du psi s’est produit, puisque Harribance est tombé juste significativement, bien plus souvent qu’une fois sur deux.

Le déroulement de l’expérience était le suivant: Klein
devait brasser les cartes puis les disposer, retournées, sur une table capitonnée, sans les regarder. Haribance se trouvait dans une autre pièce, séparé de Klein et des cartes par un mur épais d’une vingtaine de centimètres. Après avoir reçu le signal indiquant que Klein avait achevé de placer les cartes sur la table, Haribance devait inscrire sur une feuille de résultats l’ordre dans lequel se succédaient les cartes, selon lui. Puis il indiquait qu’il avait fini sa divination (le signal n’était pas verbal; Haribance frappait au mur, ou bien appuyait sur une sonnette). Klein devait alors, après avoir retourné les cartes, inscrire leur ordre véritable.
Haribance fit rapidement ses divinations, presque sans penser, ne consacrant qu’une demi-seconde environ à chacune. Il ne sembla pas faire appel à une délibération consciente dans ses choix; il n’essaya pas non plus d’équilibrer sa liste pour qu’il y ait autant d’hommes que de femmes. Chaque jour, durant une décade, Haribance effectua dix séries de dix cartes chacune, soit un total de mille essais par expérience.

La première expérience donna des résultats significatifs avec une probabilité associée de 1 pour 1 000. A mesure que Haribance se familiarisait avec la procédure expérimentale, les résultats s’améliorèrent de façon spectaculaire, jusqu’à cette culmination de 1 sur 100 billions, mentionnée plus haut.

Rétrospectivement, Roll considère les résultats de son travail avec Haribance comme de loin les plus remarquables de toute sa carrière de chercheur en parapsychologie. Depuis, il voit en Haribance l’un des plus extraordinaires de tous les sensitifs ayant participé à la recherche en laboratoire. Roll pense que, outre les dons innés de Haribance comme sensitif, deux facteurs ont pu contribuer à l’obtention des résultats remarquables de cette expérience particulière. Le premier fut que Haribance bénéficiait du soutien tout spécial de deux membres de l’équipe expérimentale: Judith Klein et John Stump, avec lesquels il avait noué une relation chaleureuse, le second facteur fut que Harribance priait et méditait régulièrement avant le début des sessions expérimentales. Roll estime que ces pratiques ont aidé Haribance à se relaxer, et que l’approfondissement de sa relaxation a pu augmenter sa performance.