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Hubert Larcher – In Memoriam

Hubert Larcher – In Memoriam

Docteur en médecine, Licencié en philosophie.
Rédacteur en chef de la Revue métapsychique et secrétaire scientifique de l’Institut Métapsychique International de 1966 à 1990.
Directeur de l’Institut Métapsychique International de 1977 à juin 1995.
Membre de la Society for Psychical Research, de l’Associazione Italiana di Scienza Metapsichica, de l’International Association for Psychotronic Research, de l’Alliance Mondiale des Religions.
Membre fondateur de la Société de Thanatologie en 1966.
Membre fondateur de l’Association « Centre Hospitalier et Scientifique de Selins » dont il a assuré la présidence d’avril 1977 à mars 1988.


Hubert Larcher Hubert LARCHER, né à Paris le 26 juin 1921, est décédé chez lui à Saint-Paul de Vence, le 5 avril 2008.
Après des études secondaires à l’Ecole des Roches, il entra à la faculté de médecine de Montpellier puis de Grenoble où il suivit également les cours de philosophie de Jacques Chevalier.
Rescapé du camp de concentration de Mauthausen où il survécut deux ans grâce aux techniques de Karma Yoga lui ayant permis de contrôler le sommeil, la faim et le froid. De retour en France, il achève ses études de médecine à Paris, tout en travaillant comme assistant chercheur au Laboratoire de chimie organique de l’Ecole Polytechnique (1948-1951), sous la direction du Professeur Pierre Baranger (passionné de mystique et d’alchimie).
En 1951, il soutient sa thèse de doctorat en médecine sur l’Introduction à l’étude de l’adaptation à la mort fonctionnelle qui sera publiée sous le titre : Le sang peut-il vaincre la mort ? (1957- Gallimard).
De 1951 à 1969 il fut médecin principal du travail du Groupement des Industries de la Région Est de Paris (GIREP).
De 1953 à 1981, il fut également médecin du travail des Professions judiciaires du Département de la Seine.
Hubert Larcher, chercheur passionné par la pathogenèse, la psychophysiologie, les guérisons paranormales, les relations entre la métapsychique, la recherche psi et le mysticisme, est l’auteur de plus d’une trentaine d’articles, sur la guérison, la parapsychologie sur l’anthropodynamique des phénomènes paranormaux et de la mort ou encore sur la phénoménologie ascétique et mystique. Il a participé à des ouvrages collectifs dont La mort transfigurée (Editions Belfond, 1992), et il fut un conférencier régulièrement invité aux Colloques de l’Alliance Mondiale des Religions.
Sa probité intellectuelle, sa discrétion, sa vaste érudition, sa connaissance extraordinaire dans des domaines aussi variés que la métapsychique, la théologie, la physiologie, la psychologie, les traditions bouddhistes et extrême-orientales ont contribué à faire de lui une figure dominante non seulement du monde de la métapsychique française, mais également de la parapsychologie dans le monde.
Il a beaucoup contribué au rayonnement international de l’IMI et ce pendant plus de quatre décennies, ayant rencontré et collaboré avec de nombreuses personnalités, parmi lesquelles Eileen.J. Garrett, les parapsychologues Hans Bender et Wilhelm H.C. Tenhaeff, Robert Tocquet, René Warcollier, les psychanalystes Emilio Servadio et Juliette Favez-Boutonier, les philosophes Gabriel Marcel, Jean Guitton, etc.
Grand humaniste, il était mû par un réel amour de l’autre et une profonde compassion, qui l’avait amené à s’intéresser comme il aimait à le rappeler, au corps par la médecine, à l’âme par la philosophie et à l’esprit par la théologie.
Hubert Larcher a apporté une contribution majeure à la compréhension des états de conscience dits non ordinaires ou modifiés, qu’il préféra appeler états psychophysiologiques, en référence aux liens très particuliers qui président aux relations corps/psyché dans ces différents états. Il est à l’origine de nombreuses et originales conceptions sur les phénomènes d’incorruptibilité des corps, sur la conscience, la maladie et la guérison.
Ces nombreux travaux et réflexions ont donné lieu à une véritable systématisation des états psychophysiologiques dont une première version fut publiée dans le Bulletin de Thanatologie en 1981, sous le titre « L’Odyssée de la conscience ». Cette systématisation et l’éclairage à la fois original et pertinent qu’elle apporte, reste à ce jour la plus heuristique. Nos échanges et discussions entre cette conception des transes et notre clinique issue de l’utilisation de la transe en thérapie (Travail de Respiration Holotropique) étaient toujours des plus fructueux. « Vous confortez, écrivait-il, le bien-fondé pratique de mes recherches théoriques sur les états de conscience, les niveaux de vigilance et les transes hermétiques ».
Il tenait particulièrement à la fin de sa vie à s’assurer que nous continuerions à développer et à donner toute l’ampleur et toute l’importance à l’une de ses conceptions les plus importantes sur la dynamique de la conscience. Un travail dont nous nous estimons redevables et que nous avons à cœur de continuer à développer dans toutes ses dimensions.
Infatigable et excellent narrateur, Hubert Larcher laisse un vide immense à l’Institut métapsychique International et dans le monde de la métapsychique. C’est avec un souvenir ému que l’évoqueront tous ceux qui l’ont entendu exposer ses réflexions sur les différents sujets qui le passionnaient, et tous ceux à qui il a appris que mourir en odeur de sainteté n’est pas qu’une figure de rhétorique.

Djohar SI AHMED

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A man for all seasons

Le docteur Larcher est mort comme il a vécu. Il est parti sereinement, discrètement, entouré des siens, en organisant son départ avec la conscience et la méticulosité qu’il mettait en toutes choses.
À dire vrai, ceux qui l’ont connu ne parviennent pas y croire. Cet homme trempé dans le granit, à qui il fut donné de survivre à l’épreuve des camps de la mort, semble avoir traversé la vie avec une sérénité que rien ne pouvait ébranler. Du coup, quand on pense à lui, on l’imagine toujours vivant. Hubert Larcher, par sa solidité, rendait tangibles ses propres convictions pour les gens qui doutent. Il donnait à percevoir l’éternité vers laquelle il tendait.
Je l’entendrai toujours me raconter comment il a survécu à Mauthausen, le camp de la mort par le travail. Quand les gardiens ont évacué le camp, les prisonniers, dénutris et affaiblis par les mauvais traitements et par le travail inhumain qu’on leur imposait, sont partis dans l’hiver glacial avec pour tout vêtement leurs pyjamas rayés. Dans ces conditions, leurs chances de survie était à peu près nulles. Alors celui qui n’était pas encore le docteur Larcher mais qui travaillait déjà à le devenir eut l’idée incroyable de mettre en pratique une solution utilisée par certains animaux dans des circonstances analogues : le soir, pour essayer de dormir, le groupe formait un tas. Les plus fragiles se mettaient au cœur de la pelote, les plus solides sur la périphérie affrontaient la rigueur de l’hiver, puis, quand ils étaient presque gelés, ils allaient se réchauffer au cœur de la pelote, et ceux qu’ils avaient revigorés prenaient leur place à l’extérieur. C’est ainsi que certains ont pu survivre. Hubert Larcher me l’a confié : l’idée que des pouvoirs inconnus sommeillaient en l’homme lui a été en partie suggérée par cette épreuve indicible, et il a travaillé toute sa vie à l’étayer.
Il a assumé la direction de l’IMI pendant la période la plus difficile de son histoire. La métapsychique était au creux de la vague, ignorée des médias et boudée ( ou diabolisée) par l’intelligentsia. Pendant cette traversée du désert, Hubert Larcher, aidé par des compagnons de route comme Jean Guitton, eut le souci contant de transmettre le legs, la documentation, le questionnement et les moyens, sans jamais rien céder sur le fond. D’où une gestion qui l’on pouvait percevoir comme austère et économe, parce qu’elle visait la durée. Nous avons souvent discuté de ce problème : fallait-il s’ouvrir aux médias pour rajeunir l’image de l’Institut et attirer un nouveau public ? Fallait-il recourir aux techniques modernes de communication ? Le docteur était, par nature et par analyse, opposé à cette option, ou, à tout le moins, méfiant à son égard. À tort ou à raison, il considérait comme secondaires les questions d’image qui travaillent aujourd’hui la recherche psychique, et qui consomment une partie de notre énergie. Il regardait de haut les techniques de la communication ; à ses yeux, ce que l’on gagne par ces concessions à l’esprit du temps, on doit le payer un jour ou un autre, et il persistait dans cette ligne parce qu’il était habité par la conviction que la métapsychique est porteuse d’une grande question qui traversera les siècles, et que ce qui importe avant tout c’est de maintenir intact son questionnement originel. Mais cela ne veut absolument pas dire que sous sa direction l’IMI s’est contenté de survivre. Malgré les difficultés que traversait l’Institut d’ importants travaux de recherche ont été effectués pendant qu’il était directeur.
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Fidélité, solidité, refus d’obtempérer aux sirènes de la communication, culture immense et précise, culte de la durée, nous avions assurément affaire à un homme d’un autre temps. Ou plus exactement à un homme de toujours, a man for all seasons. Il me plaît de penser que, dans l’Autre monde où il ne manque pas de se trouver, il suivra les travaux de l’IMI et continuera secrètement de lui infuser l’énergie et la sagesse dont il débordait.

Bertrand MEHEUST
Texte initialement paru ici.

Bibliographie d’Hubert Larcher

Livres :

(1957/1990) La Mémoire du Soleil aux Frontières de la Mort, ouvrage publié à l’origine en 1957 sous le titre Le sang peut-il vaincre la mort ?, Editions Désiris, 1990.
(1972) Les domaines de la parapsychologie : situation et histoire de la parapsychologie, avec Patrick Ravignant, Paris : Denoël, coll. « Bibliothèque de l’irrationnel », 366 p. Traduit en portugais par M. Schiappa et F. Agarez, Os Dominios da Parapsicologia, Lisbonne : Editions 70, 1977.
(2003) L’Acoustique Cistercienne et l’Unité sonore, Paris : Editions Désiris, 16 p.

Thèse de doctorat en médecine :

(1951) Introduction à l’étude de l’adaptation à la mort fonctionnelle.

Articles :

(1953ab) Prodiges sanguins après la mort, Revue Métapsychique, sept-oct 1953, 2-19 ; nov-déc 1953, 3-20.
(1954a) Trois cas extraordinaires d’incorruption de la chair, Revue Métapsychique, mars-avril 1954, 3-29.
(1954b) « Le Mystère du Sang », Revue Métapsychique, mai-août 1954, 188-194.
(1954c) Importance d’une science de la guérison en général pour l’étude particulière des guérisons paranormales, Revue Métapsychique, sept-déc 1954, p.32-37.
(1958-1963) Parapsychochimie de la divination, Revue métapsychique, Décembre 1958 à 1963 : Vol. II, n°8, pp. 5-13 ; n°9 ; n°10 ; vol. III, n°1 ; n°2 ; vol. IV, n°1 ; n°3 ; Vol. V ; Vol. VI.
(1960) Perspectives parapsychochimiques: La Drogue », La Tour St. Jacques, 1.
(1965) Parapsychologie et divination, in : Encyclopédie de la divination, Paris : Tchou, 1965, p.463-509.
(1966) La phénoménologie ascétique et mystique, trait d’union entre les données scientifiques et les données religieuses, Revue Métapsychique, mars.
(1966-1990) Editoriaux de la Revue Métapsychique.
(1967a) Fonction poétique et expressions morphologiques, Revue Métapsychique, n°5, mars.
(1967b) De la légende dorée à la phénoménologie ascétique et mystique, Revue Métapsychique, n°7, septembre.
(1968a) La mystique dans les religions révélées, Revue Métapsychique, n°10, juin.
(1968b) Métapsychique et parapsychologie, Revue Métapsychique, n°10, juin.
(1968c) Valeur spirituelle des phénomènes parapsychologiques, Revue Métapsychique, n°10, juin.
(1969) Perspectives parapsychochimiques, Revue métapsychique, septembre 1969, n° 15, p. 31-38.
(1969-1970) Eileen Garrett, Revue métapsychique, n°16, 15-17.
(1973) Visite à Robert et Jana Pavlita, avec Yvonne Duplessis, Revue Métapsychique, n°17, 57-62.
(1974) Psychisme substantiel et corps glorieux, Revue métapsychique, n°19-20, 41-62.
(1975/1976) Introduction à la parapsychologie, in : La parapsychologie devant la science, Paris : Berg-Bélibaste, p.21-29.
(1978) Sciences de l’homme et métapsychique, Revue métapsychique, 1978, n°25, p.4-14.
(1979/1980) Anthropodynamique des phénomènes paranormaux, Revue de Parapsychologie, n°9.
(1979-1980) Introduction à l’anthropodynamique de la mort, Revue Métapsychique, n°26-27, 7-21.
(1981a) L’Odyssée de la conscience, Bulletin de Thanatologie, juillet, n°50, 18-27. Et dans Revue Métapsychique, décembre 1981, n°31.
(1981b) Lieux sacrés et guérisons paranormales, Revue Métapsychique, décembre, n°31.
(1982) La parapsychologie : hier, aujourd’hui, demain. (Présentation au Premier Salon de l’Insolite, Foire internationale de Lille), Revue Métapsychique, n°32-33.
(1983a) Les rêves prémonitoires, Revue Métapsychique, n°1-2-3-4, 17-28.
(1983b) Perception paranormale et motricité, Revue Métapsychique, n°1-2-3-4, 41-50.
(1992) De la lumière physique à la lumière spirituelle : Lettre à Mlle Evelyne-Sarah Mercier, in : E.-S. Mercier (dir.) La mort transfigurée, Paris : Belfond, pp. 449-467.
(1994) Préface de la 3è édition du Traité de Métapsychique de Charles Richet. Bruxelles : Artha Production, 1994.
(2003) Notre sixième sens.
(2005) Le Trépas, Etudes sur la Mort, n° 128, 19-31.

Conférences :

(1954/1957) « Towards a Science of Healing. » Proceedings of Four Conferences on Parapsychological Studies, « International Study Group on Unorthodox Healing », St Paul-de-Vence, Pa-rapsychology Foundation.
(6 novembre 1981) La parapsychologie : hier, aujourd’hui, demain. Présentation au Premier Salon de l’Insolite, Foire internationale de Lille. Publié dans la Revue Métapsychique, 1982.
(23 février 1984) Compte rendu de la conférence du Dr. Hubert Larcher « Le temps à la lumière des phénomènes paranormaux », par J.P. Le Goff, Bulletin Psitt !, n°25.
(1993) Vérités à connaître et vérités à croire, 8ème colloque de l’Alliance Mondiale des Religions, « Tradition et critique ». (cassette).
(1997) Tout est un, tout est divers, XXXIe colloque de l’Alliance Mondiale des Religions, « Les fausses routes de la spiritualité ».
(Remarque : Larcher est intervenu vingt fois aux colloques de l’Alliance Mondiale des Reli-gions, et a soumis ses textes à publication chez son éditeur Désiris).

Entretiens :

(1976/1992) Entretien avec Hubert Larcher, par François Favre, in : 60 années de parapsychologie, Paris : Kimé, pp. 61-78.
(1992) Entretien avec Evelyn Elsaesser-Valarino
(1997) A propos de métapsychique et de parapsychologie : Entretien avec le Dr Hubert Larcher, par Bertrand Méheust, Synapse, n°141, décembre.
(2003) Entretien avec Hubert Larcher, par Eric Raulet.