Conjurer la guerre, peindre la paix
12 sept. – 2 nov. 2024
« Du 12 septembre au 2 novembre 2024, Métamorphoses présente une trentaine de tableaux de Fleury Joseph Crépin (1875-1948), plombier zingueur, quincailler, musicien, sourcier et guérisseur originaire du Pas-de-Calais, terre d’élection pour l’Art brut. Son œuvre peint — méticuleux, médiumnique, magnétique et vibrant — attira notamment l’attention d’André Breton, de Jean Dubuffet, de Patrick Waldberg, de Nicolas Schöffer et d’Anatole Jakovsky. C’est la première fois que cet ensemble, demeuré en main privée depuis son acquisition il y a plus d’un demi-siècle auprès de la fille de l’artiste, est exposé et proposé à la vente. L’exposition est accompagnée d’un catalogue contenant, entre autres, un essai dans lequel Philippe Dagen, en écho aux écrits d’André Breton et de Patrick Waldberg, renouvelle l’approche critique de l’œuvre de Crépin, soulignant efficacement et subtilement l’importance de l’automatisme et de la géométrie sacrée dans la peinture de cet artiste « malgré lui ». Voici ce qu’écrivait André Breton, en 1948, à propos du peintre « inspiré » qui prétendait avoir arrêté la Seconde Guerre mondiale grâce aux charmes de son art magique : D’emblée les toiles de Joseph Crépin exercèrent sur moi leur fascination. […] Cette œuvre transcende à mes yeux la vulgarité et la niaiserie courantes […] Elle est aujourd’hui de celles, très rares, qui m’aident à vivre. L’année 2024 marque, on le sait, les cent ans du surréalisme, mouvement qui prône une révolution copernicienne du regard. Métamorphoses est fière d’inscrire son exposition dans le parcours « Paris Surréaliste » célébrant ce centenaire, en écho à la grande exposition organisée par le centre Pompidou et à proximité immédiate de l’emplacement de la galerie d’André Breton, À l’Étoile scellée, qui exposa Crépin en 1955. »
« Sans exception, obstinément, toute peinture de Crépin aspire à atteindre une forme de sacralité. Cette exigence est d’abord et avant tout satisfaite par l’exactitude mathématique des structures : il est à peine nécessaire d’insister sur ce point tant il est flagrant que la géométrie touche au sacré quand son ordre propre répond, dans les proportions qui sont les siennes, à un ordre universel, qui serait celui d’une création divine. Il n’est pas nécessaire que faces humaines ou serpents symboliques soient visibles : l’ordonnancement suffit en lui-même à manifester l’aspiration à la transcendance, l’aspiration à ce qui serait perfection ».
Philippe Dagen
Adresse et horaires : Librairie Métamorphoses, 17 rue Jacob 75006 Paris
Ouvert du mardi au samedi
10h – 13h & 14h30 – 19h
Site web : https://librairiemetamorphoses.com/