Les expériences sur le rêve télépathique du Maimonides Hospital sont parmi les plus célèbres expériences de parapsychologieEtude rationnelle et pluridisciplinaire des faits semblant inexplicables dans l'état actuel de nos connaissances, et mettant en jeu directement le psychisme et son interaction avec l'environnement. C'est en 1889 que l'Allemand Max DESSOIR proposa les termes de parapsychologie pour "caractériser toute une région frontière encore inconnue qui sépare les états psychologiques habituels des états pathologiques", et de paraphysique pour désigner des phénomènes objectifs qui paraissent échapper aux lois de la physique classique. On parle plus spécifiquement de parapsychologie expérimentale pour désigner la parapsychologie dans le cadre du laboratoire.. Cet article retrace rapidement cette aventure, et un article de Montague Ullman permet une vue plus précise de la mise en oeuvre des expériences et de leurs résultats.
Le test précognitif conçu par l’équipe du Maimonides, à l’intention de Malcolm Bessent demandait à ce sujet de rêver d’un événement qui lui arriverait le lendemain et qui, alors, ne pouvait pas être prévisible. Autrement dit, on lui demandait de faire un rêve précognitif. Cette expérience reposait sur la théorie selon laquelle les sujets ont plus de chances de recevoir une information psiThouless et Wiesner ont introduit en 1942 lexpression "Phénomène psi" (et non "psy"), de la lettre grecque Psi, qui se voulait un terme neutre simplement destiné à désigner le "facteur inconnu" dans les expériences de parapsychologie, en opposition avec les communications sensori-motrices habituelles. On utilise ainsi le terme psi comme signifiant de façon générale une communication anormale avec lenvironnement (perceptions extra-sensorielles ou psychokinèse). On utilise fréquemment en parapsychologie les expressions de sujet psi, de perceptions psi et de phénomènes psi. si le contenu de cette information présente, de quelque manière, une stimulation affective. Stimulés par cette théorie, les expérimentateurs du Maimonides firent de remarquables progrès dans leur intention de rendre aussi prégnante que possible la situation multisensorielle que Bessent devait essayer de prédire dans ses rêves, avant de la vivre le lendemain. La même théorie est sous-jacente à l’expérience de l’Institut Stanford, décrite au chapitre 5, lors de laquelle la cibleDans lESP, lobjet ou lévénement que le récepteur cherche à deviner (cartes-cible, image-cible, sites-cible) ; dans la PK, lobjet, le processus ou le système que le sujet cherche à influencer (système-cible : souris, GNA, dés, etc.). consistait en des flashes éblouissants, projetés sur les yeux de l’agentDans les cas spontanés, la personne vivant lévénement dont le récepteur va recevoir linformation ; dans les expérimentations de télépathie, lémetteur ; dans la psychokinèse :le sujet, considéré comme source du psi..
La base de la procédure expérimentale était très simple. Bessent dormait dans le laboratoire de rêves du Maimonides. Ses ondes cérébrales et ses mouvements oculaires rapides étaient enregistrés. On le réveillait à l’issue de chaque période de rêve (détectée par des tracés particuliers d’ondes cérébrales et par des mouvements oculaires rapides) ; son évocation du contenu de ses rêves était alors enregistrée.
Au matin, après l’éveil de Bessent, un assistant de recherche n’ayant pas connaissance du contenu des rêves recueillis dans la nuit, sélectionnait un mot clé par un procédé aléatoire, à partir d’une liste de thèmes apparaissant fréquemment dans les rêves. L’assistant choisissait alors une gravure (dans un ensemble de plusieurs centaines) qui représentait le mot sélectionné. Son travail consistait à créer un environnement multisensoriel, destiné à faire ressentir par Bessent la gravure choisie, au moyen de sons, de goûts, d’odeurs, de sensations tactiles et d’éléments visuels.
L’élément clé de cette expérience était que Bessent baignait réellement dans une atmosphère affective ment stimulante, en rapport avec la gravure, ceci dans le but de voir si l’impact émotionnel de cet environnement était ou non capable d’augmenter la justesse précognitive de ses rêves.
L’expérience fut répétée huit fois, avec pour cibleDans lESP, lobjet ou lévénement que le récepteur cherche à deviner (cartes-cible, image-cible, sites-cible) ; dans la PK, lobjet, le processus ou le système que le sujet cherche à influencer (système-cible : souris, GNA, dés, etc.). une gravure différente à chaque essai. Puis on demanda à des juges indépendants de tenter de deviner à chaque fois quelle transcription des rêves de Bessent effectuée la nuit précédente correspondait à quelle gravure placée dans un lot. Les juges parvinrent à associer avec justesse cinq des huit descriptions de rêves, à la bonne gravure, ce qui conduisit à une probabilité associée de 1 pour 5000.
Donnons pour exemple d’atmosphère affectivement stimulante, produite par l’assistant, celle nommée « Parka-Hood » . L’une des gravures choisies montrait un chasseur de phoques esquimau, vêtu d’un parka. Manifestement, le thème central de la gravure était le froid. Dans le but d’aider Bessent à ressentir ce thème aussi intensément que possible, l’assistant le plaça entre deux ventilateurs électriques, fit dégouliner des glaçons dans son dos et lui plongea la main dans l’eau glacée. D’après les expérimentateurs, en faisant subir à Bessent une telle épreuve multisensorielle, ses capacités potentielles de précognitionLa précognition est la connaissance dun événement futur qui ne pourrait être ni prédit ni inféré par des moyens normaux. s’en trouveraient améliorées.