Présentation :
Depuis une trentaine d’années la conscience n’est plus un sujet tabou chez les scientifiques. Pendant la plus grande partie du XXe siècle il était déconseillé d’utiliser ce mot si l’on voulait être pris au sérieux et publier ses travaux dans une revue scientifique. Il n’en va plus de même en raison des progrès accomplis et des prises de position de scientifiques célèbres en faveur de son étude. Aujourd’hui, un grand nombre de chercheurs s’intéressent à la conscience, notamment en neurosciences, en psychologie et en philosophie ; ils se sont même fédérés pour créer une nouvelle discipline en plein essor – les sciences cognitives. Les résultats expérimentaux obtenus, dont je passerai en revue quelques exemples significatifs, ont révélé bien des aspects inattendus et contre-intuitifs de la manière dont la conscience est liée au cerveau. Ils mettent indubitablement à mal l’idée que nous nous faisons spontanément de notre perception du monde extérieur et de notre propre conscience, ce qu’on peut appeler le « réalisme naïf ». Pour autant, est-il concevable que la conscience ne soit qu’une illusion et qu’elle puisse être réduite au fonctionnement du cerveau conçu comme une sorte d’ordinateur, comme le soutiennent explicitement certains philosophes et implicitement bon nombre de neurobiologistes ? Non, affirment d’autres chercheurs pour qui la conscience ne peut se réduire à un traitement de l’information aussi subtil soit-il. Le débat qui oppose les premiers (les « matérialistes fonctionnalistes ») aux seconds (« non réductionnistes ») est plus vif que jamais. Pour faire le point sur cette controverse, je présenterai certains arguments des uns et des autres. J’expliquerai pourquoi le fonctionnalisme réductionniste est une impasse et en quoi cette conception de la science et du monde, qui a eu ses mérites, atteint ici sa limite naturelle et comporte dorénavant plus de dangers que d’espoirs.
Jean-Pierre Rospars, après des études scientifiques (ingénieur agronome puis DEA de biophysique), a obtenu un doctorat d’État ès sciences en neurobiologie à l’université d’Orsay et est entré à l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) en tant que chargé de recherches puis directeur de recherches. Ses travaux en collaboration avec divers laboratoires français et étrangers ont porté principalement sur l’étude de la structure et du fonctionnement du système nerveux à l’interface entre biologie expérimentale, statistiques et modélisation ; ils ont donné lieu à une centaine d’articles publiés dans des journaux à comité de lecture et des ouvrages spécialisés. Ces travaux en neurobiologie s’inscrivent dans une recherche plus large sur l’évolution de la vie et de la pensée ; il s’est intéressé en parallèle aux disciplines connexes – physique, biologie de l’évolution, neuropsychologie et parapsychologieEtude rationnelle et pluridisciplinaire des faits semblant inexplicables dans l'état actuel de nos connaissances, et mettant en jeu directement le psychisme et son interaction avec l'environnement. C'est en 1889 que l'Allemand Max DESSOIR proposa les termes de parapsychologie pour "caractériser toute une région frontière encore inconnue qui sépare les états psychologiques habituels des états pathologiques", et de paraphysique pour désigner des phénomènes objectifs qui paraissent échapper aux lois de la physique classique. On parle plus spécifiquement de parapsychologie expérimentale pour désigner la parapsychologie dans le cadre du laboratoire. – ainsi qu’à l’ufologie en tant qu’enquêteur et statisticien ; il a écrit plusieurs études et articles sur ces divers sujets. Il a participé comme expert aux travaux du GE(I)PAN et est entré au comité directeur de l’IMI en 2010. En 2008, il a publié un recueil de textes d’Aimé Michel, la Clarté au cœur du labyrinthe, préfacé par O. Costa de Beauregard, qui recouvre largement ses intérêts scientifiques et philosophiques.
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