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Biographie de Massimo Biondi

Biographie de Massimo Biondi

Ma tentative de carrière en Parapsychologie

Massimo_Biondi.gif A aucun moment de ma vie je n’ai décidé de devenir parapsychologue. Cette profession n’existe pas dans mon pays (Italie), aussi, envisager de pratiquer la parapsychologie est complètement insensé. Pourtant, j’ai choisi, à plusieurs reprises, de porter de l’intérêt à la parapsychologie et d’y rester engagé, même après certaines périodes où mon travail habituel ou simplement la fatigue m’avaient éloigné de ce domaine.

Le première fois que je me suis tourné vers cette discipline, avec l’intention d’y faire quelque chose (quelque chose d’utile, j’espère), c’était dans les années 1970, quand j’ai rencontré d’autres Italiens intéressés par la parapsychologie. Mais le manque de cours réguliers, aussi bien que d’écoles, en parapsychologie, m’a encouragé à devenir autodidacte. Alors j’ai lu et étudié quantité de travaux classiques sur le sujet, tels – parmi d’autres- les livres de Rhine, Sudre et Wolman.

Pendant cette période, l’Italie connaissait un profond intérêt populaire pour la parapsychologie et « l’occulte », de sorte que de nombreux livres ont été publiés et un débat constant était maintenu autour de thématiques intéressantes de ce domaine. Par exemple, les gens discutaient du problème posé dans les livres de Trevor Hall : Qu’est-ce qui pouvait réellement être considéré comme de la « médiumnité » ? Les expériences de Rhine avaient-elles prouvé la télépathie et la psychokinèse ?

Toutefois, en termes de publications périodiques, il n’existait alors en Italie que des journaux et magazines populaires, si bien que j’ai rapidement commencé à m’abonner à des journaux internationaux : le Journal of Parapsychology, le European Journal of Parapsychology, etc.

J’ai commencé à mener des recherches avec des cartes de Zener et des dés, en respectant les grandes lignes des procédures de Rhine. Avec l’aide de quelques amis, j’ai réalisé plusieurs milliers de tentatives, toutefois je l’ai fait seul pour la plus grande part. J’ai essayé d’obtenir des résultats « significatifs », parfois en me promettant à moi-même des « récompenses » (par exemple, en écrivant, au verso de quelques cartes, les choses merveilleuses que je pourrais me permettre de faire ou d’avoir si je détectais correctement l’identité de la carte). J’ai aussi étudié les effets de la fatigue sur mes performances : chaque nuit, pendant environ cinq mois, j’ai essayé de « voir » par clairvoyance 500 cartes (de paquets préparés des semaines auparavant), rédigeant au préalable des observations décrivant mes humeurs.

Dans toutes ces expérimentations, je n’ai obtenu aucun résultat au-delà ce qu’on pouvait attendre du hasard, mais j’en ai tiré des leçons quant à la manière de conduire une expérience, d’évaluer les résultats et d’interpréter les articles publiés dans des journaux spécialisés. Concernant la majeure partie de ce travail, je n’ai rien publié parce que telle était la manière d’être des parapsychologues italiens (peut-être pas uniquement des Italiens) à ce moment : seules les recherches produisant un résultat significatif semblaient dignes d’être communiquées. Des années plus tard, cette opinion s’est avérée complètement fausse, non seulement parce que chaque recherche doit être publiée et contribue à l’élaboration d’une compréhension correcte des résultats globaux fournis par les expérimentations conduites dans ce domaine, mais plus encore, parce que toutes les informations sont utiles dans un travail d’application et d’expansion d’hypothèses et de théories.

Après 1986, mon intérêt s’est focalisé principalement sur les « cas spontanés ». Dans ce cadre, j’ai réalisé quelques recherches originales et obtenu des résultats intéressants. Lors de mes investigations sur les cas de poltergeist, par exemple, j’ai réalisé que les « phénomènes » devaient être étudiés non seulement pour eux-mêmes (c’est-à-dire qu’il fallait examiner les objets concernés, les trajectoires des mouvements, les distances entre les objets et les agents etc.) mais aussi envisagés du point de vue psychologique, parce que, dans de nombreux cas, les troubles jouent un rôle et ont une fonction pour les agents. De tels agents semblent « utiliser » les phénomènes et leur récurrence afin d’obtenir quelque chose : de se faire donner quelque chose, d’être disculpé, d’être envoyés ailleurs, de rencontrer quelqu’un etc.

De même, j’ai aussi examiné quelques cas d’apparente hantise. En particulier, dans un de ceux-ci, de multiples expériences d’apparitions, de nombreuses sensations de présence, et quelques autres phénomènes, dont certains ont surgi durant ma propre enquête (et ont perduré pendant presque treize ans). Le cas a commencé en se centrant sur l’apparition d’un fantôme. Devenu familier des habitants de la maison où celle-ci s’est produite, j’ai eu la chance d’être présent au moment où de nouveaux faits ont émergé dans ce cadre.

Toujours dans le secteur des cas spontanés, j’ai recensé plusieurs manifestations reprises sous le terme « impressions télépathiques », ainsi que de nombreuses expériences de mort imminente (que je ne considère plus comme de nature parapsychologique).

Après un cas, vécu par mon père, j’ai entrepris une enquête nationale sur les prétendus « appels téléphoniques en provenance des morts ». Dans les articles de journaux et les interviews, je n’ai pas raconté beaucoup de détails à propos de ce que Rogo et Bayless avaient trouvé dans leurs recherches sur ce sujet. En maintenant la définition relativement ouverte, j’ai pu recueillir environ soixante-dix histoires, parmi lesquelles seize cas énigmatiques : peu, semble-t-il, en provenance de décédés mais davantage entre vivants, ne parlant pas vraiment l’un avec l’autre. Je suis encore occupé à rassembler de nouveaux cas de ce type.

Pendant environ vingt ans, une autre branche de mes activités dans ce domaine a été de faire des conférences. Je pense que ceci est très utile, parce que cela apprend à étudier et à organiser l’information, à améliorer ses connaissance, et à réfléchir en profondeur sur les méthodes et théories relatives aux phénomènes. Au cours des années, cette activité a évolué, passant de cours et conférences populaires à des allocutions dans des congrès et séminaires, et aussi dans des enseignements optionnels que j’ai été prié de mettre en place pour des étudiants en maîtrise.

Mon dernier domaine d’intérêt en parapsychologie a été constitué par mon amour pour des sujets historiques. Cette affinité pour l’histoire de la parapsychologie s’est manifesté en 1982, quand, résumant dans une note la naissance de la S.P.R, j’ai remarqué que peu d’auteurs italiens connaissaient ce fait ainsi que d’autres événements importants du passé. Stimulé par les livres de Trevor Hall, j’ai poursuivi mes efforts afin de comprendre et disséminer quelques données de base, telles que : Qui étaient les personnalités qui ont fondé la S.P.R. ? Quelle était la vérité entourant la mort ou le suicide d’Edmund Gurney ? Quels étaient les liens entre Freud, ses premiers successeurs et l’occultisme ? Quels étaient les italiens importants qui ont travaillé en parapsychologie, les médiums ou personnes actives dans le spiritisme (ceci était, dans le passé, un de mes principaux sujets historiques, mais je me suis récemment orienté vers d’autres), y compris ces obscurs et disgraciés « parapsychologues » qui ont apporté leur soutien aux lois raciales et aux politiques fascistes.

Bien que mes travaux historiques se limitent à des études depuis mon fauteuil, il est néanmoins difficile de les poursuivre seul (en Italie, les quelques personnes intéressées sont géographiquement dispersées), et ils exigent, outre beaucoup de dévouement, quantité d’argent et de temps. A présent, grâce soit rendue à Internet pour la facilité avec laquelle un chercheur peut trouver des documents et publications, ainsi que pour la manière dont le Web a, en inspirant de nouveaux travaux, aidé tous les secteurs de la recherche en parapsychologie.

Mon engagement en parapsychologie n’a pas été, jusqu’à présent, et ne pourra jamais devenir un travail professionnel. Comme quantité d’autres personnes, je souhaite apporter ma contribution à sa lente croissance et certainement, je souffre de vivre aux frontières de l’Empire (le monde anglophone). Le manque persistant d’un « Journal italien de Parapsychologie » constitue un obstacle majeur à l’accroissement de l’activité dans toutes les directions que moi – et quelques autres personnes dans mon pays – aimerions réaliser. Il est difficile d’écrire et de communiquer en anglais, et toute progression demande de pouvoir surmonter de tels obstacles. Tout ceci, cependant, ne devrait pas être considéré comme une plainte ; c’est seulement un exposé des difficultés à surmonter pour faire « honnêtement » un peu de parapsychologie. A partir de mon expérience, d’autre part, je peux inférer que quelques obstacles valent mieux que pas du tout : parce qu’ils peuvent agir comme stimuli pour ceux qui sont réellement intéressés dans ce domaine, et comme une sorte de sélection naturelle, excluant ceux qui ne sont pas bien décidés ou compétents.

Parce que la parapsychologie offre une chance unique d’étudier les facettes intrigantes des régions les plus profondes de la psyché et des conduites humaines, je sens que dans le futur je voudrai continuer à tenter de contribuer à cette discipline, quelques soient les obstacles ou barrières que j’affronterai en empruntant ce chemin.

Selection bibliographique

Alvarado, C. S., Biondi, M., & Kramer, W. (2006). Historical notes on psychic phenomena in specialised journals. European Journal of Parapsychology, 21, 58-87.

Biondi, M., (1995) Psicoanalisi e parapsicologia. Luce e Ombra, 95, 27-36. (Click here.)

Biondi, M. (2000) Parapsicologia: qualche bilancio da un profilo storico. Scienza & Paranormale, 8 (n. 30), 24-33. (Click here.)

Biondi, M., (1982) Cronaca e storia della costituzione della S.P.R. Luce e Ombra, 82, 289-301.

Biondi, M., (1983) Giovanni Battista Ermacora e la ricerca psichica. Luce e Ombra, 83, 177-188.

Biondi, M., (1988) Tavoli e medium. Storia dello spiritismo in Italia. Gremese, Roma.

Biondi, M., (1989) Investigating the paranormal. Metapsichica, 42(1), 52-70.

Biondi, M., (1991) Cinque casi di impressioni telepatiche. Metapsichica, 46(1), 73-82.

Biondi, M., (1994) Tentativi di ricerca psichica in Italia tra Ottocento e Novecento. Quaderni di Parapsicologia, 25(2), 11-26.

Biondi, M., (1997) Esperienze tipo-poltergeist e modelli di interpretazione. Quaderni di parapsicologia, 28 (2), 36-48.

Biondi, M. (1997) Analisi fenomenologica delle NDE. Atti del Primo congresso internazionale di studi delle esperienze di confine, San Marino, May 16-18, 1997: 71-86.

Biondi, M. (2000) La piccola parapsicologia. Quaderni di Parapsicologia, 31(1), 20-33.

Biondi, M. (2002) Il ganzfeld? La metanalisi? Forse, ma… Quaderni di Parapsicologia, 32(1), 23-29.

Biondi, M., (2004) La Ricerca Psichica. Il Minotauro, Roma.

Biondi, M. (2004) Le esperienze apparizionali dei bambini: Analisi di una casistica. Quaderni di Parapsicologia, 35(2), 82-94.

Biondi, M., (2005) Misteriose presenze. Mondadori, Milano.

Ravaldini, S., Biondi, M., & Stevenson, I., (1989-90) The case of Giuseppe Riccardi: An unusual drop-in communicator in Italy. Journal of the Society for Psychical Research, 56, 257-265.


L’IMI remercie Carlos Alavarado pour son aimable autorisation à traduire et publier un texte originallement présenté ici.